quinta-feira, 15 de março de 2012

Protestation Féministe Anti - Austérité

Aux Citoyennes et aux Citoyens
Aux Parlements Nationaux
Aux Gouvernements des Pays de L’Union Européenne
Au Parlement Européen
À la Commission Européenne
À ONU Femmes , Agence des Nations Unies pour l’Égalité des Genres et l’Autonomisation des Femmes

En ces temps sombres d’austérité, nous dénonçons les “réponses” néolibérales qui aggravent la vulnérabilité des femmes sur le marché du travail et sociale. Ces mesures auront comme conséquence, pour beaucoup de personnes et, en particulier, pour les femmes, l’augmentation du chômage et de sa durée, de la précarité de l’emploi, de l’inégalité salariale entre hommes et femmes, de la différenciation de genre au niveau des retraites et des pensions. Face à cela, la dimension et les impacts de la pauvreté seront encore plus dévastateurs.

Nous protestons contre la diminution de l’investissement public comme, par exemple, les coupures budgétaires dans le domaine de l’éducation et de la santé sexuelle et reproductive ; contre le démantèlement de services et d’équipements de soutien aux enfants et aux personnes âgées, ou encore la marchandisation de l’accès à l’habitation. Nous ne sous-estimons pas les effets que ces mesures ont et auront sur la vie des femmes.

Nous alertons sur le fait que ces mesures d’austérité augmentent la vulnérabilité des femmes à la violence de genre, notamment en mettant en cause son autonomie économique.

Nous protestons contre l’aggravation des inégalités et contre l’attaque effectuée aux droits du travail, bien comme aux droits conquis dans le domaine de la maternité et de la paternité.

Nous dénonçons le fait que les problèmes liés à la situation des femmes au niveau familial, social et de l’emploi sont considérés comme secondaires, ou même disparaissent totalement, en période de crise.

Nous soulignons l’aggravation de l’inégalité dans les usages du temps des hommes et des femmes au sein de la famille, accentuant les stéréotypes culturels qui attribuent aux femmes la sphère de la reproduction, et éloignent les hommes de la responsabilisation matérielle et affective de prise en charge des enfants, des personnes âgées, de la famille.

Nous dénonçons la pensée néoconservatrice et « austéritaire » qui cherche à imposer des valeurs soutenant le « retour des femmes à la maison », en plus de politiques familialistes et « assistancialistes » de soumission des droits individuels à un modèle familial unique.

Nous protestons contre le discours binaire sur les femmes : d’un côté, les femmes comme agents décisifs pour l’économie familiale, de l’autre, l’exclusion de celles-ci du débat public critique sur la crise, notamment au niveau de la communication sociale, et dans la recherche de formes alternatives.

Nous soulignons une dimension oubliée des effets de la crise au niveau des personnes, créant des sentiments d’insécurité, peur du futur, dépression, isolement et la rupture des liens sociaux.

Nous alertons sur le climat de peur, d’insécurité et de désespoir qui prévaut et qui ne contribue en rien à la sortie de cette crise.

Nous alertons sur les mythes et les discours hégémoniques, complaisants et défaitistes, qui traitent les marchés financiers comme des instances « neutres » et « innocentes », qui tendent à légitimer les politiques actuelles d’austérité basées sur la concurrence, la maximisation et centralisation du profit, et rejettent toute responsabilité sociale.

Nous protestons contre les idées dominantes sur l’économie et le travail qui excluent de la sphère productive le travail des femmes exercé dans les espaces traditionnels, comme les usines, les bureaux, etc.

Nous dénonçons la double, parfois, triple discrimination, dont sont victimes les femmes transsexuelles, les femmes immigrantes, les femmes lesbiennes, les femmes porteuses d’handicap, femmes à qui sont encore niées les droits basiques de citoyenneté et qui sont directement atteintes par ces politiques régressives.

Nous protestons contre l’absence de contrôle de millions de personnes sur leurs propres conditions de subsistance.


NOUS DÉFENDONS
- La constitution d’audits citoyens des dettes publiques et des plans d’austérité, qui doivent inclure une analyse de leurs impacts sur la vie des femmes.
- Des politiques alternatives à l’austérité imposée – politiques de justice sociale, politiques de création d’emplois, politiques non discriminatoires mais émancipatrices, qui garantissent droits sociaux et droits du travail, et de nouvelles voies de développement économique et social.
- La promotion, au niveau politique et public, d’une démarche visant à rendre sa dignité au travail avec des droits dans tous les domaines de la vie.
- L’inclusion de la dimension de l’égalité de genre au sein de toutes les politiques publiques.
- Le soutien au développement d’alternatives économiques qui mettent le développement soutenable de la vie humaine, de l’environnement et du bien-être collectif au centre de l’organisation économique et territoriale.

NOUS NOUS ENGAGEONS
- À donner de la visibilité et à contribuer à la participation des femmes au sein des mouvements de contestation sociale face à une politique inhumaine et déshumanisante.
- À contribuer à la création d’instruments pour la représentation des mouvements de citoyens et de citoyennes, notamment de femmes, pour le scrutin critique, moral et démocratique des choix politiques et financiers.
- À inscrire des perspectives critiques qui, à l’opposé des discours dominants, établissent une relation étroite entre le fonctionnement des marchés et la démocratie.
- À dynamiser des réseaux sociaux, féministes et autres, dans le processus de divulgation, information et coopération de la problématique et lutte des femmes.
- À renforcer le féminisme en tant que processus actif pour le changement, dans le champ critique et stratégique, en lien avec d’autres mouvements sociaux.

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